• J'vous ai promis de vous en parler. De la visite de l'opéra de Lausanne avec les zôtres musicologues. Pire coule. On s'est retrouvé était sensé se retrouver à la gare de Lausanne, et puis finalement, ceux de Frib' sont partis comme des stressés de la vie sans nous attendre, nouzôtres, venus de Neuch' ou de Martigny. On est là, avec Annick, à l'arrêt de bus, parce que, comme à chaque fois que je vais à Loz', j'ai croisé Lucie, ma Lucie que j'ai rencontré à Taizé, où on avait travaillé ensemble à l'accueil, en été 2005 (et que j'ai recroisé à chaque fois que je suis allée à Taizé depuis) (mais en fait on s'en balance). Puis on voit Gaëtgaët, on beugle son nom, il se retourne, scotché à son portable et nous montre une direction du doigt. Comme si je savais pas oû était l'opéra, nanméoh! Ciao-ciao Lucie, à la prochaine, et hop!, c'est parti mon kiki à courrir après ce fichu valaisan, dans les rues raides de la capitale vaudoise. Notre glandu à ratrappé un bataillon retardataire de muzikeuh, on voit les zôtre devant, ils marchent comme s'il devaient courrir le 100 mètres. Tsss! Dedans l'opéra, une dadame nous accueille et nous fait visiter le côté obscure de l'opéra. C'est dingue comme c'est grand, en fait!
    Dadame guide nous fait passer dans la salle de concert. Un basson solitaire rejoue le même passage en boucle. Avec son métronome éléctronique qui fait tût! tût! Nous passons derrière le rideau. Moment magique. C'est rigolo comme il y a deux mondes entre l'espace réservé au public et les coulisses! Marbre, dorures, miroirs et velours pourpre d'un côté, murs centenaires, fissurés et gris fumé, parquet grossier, ampoues nues et fouillis de l'autre. J'adore ce côté caché qui a pour moi une odeur de conte de fée. Dadame guide nous montre une loge de fortune pour les pauvres qui devront se changer en moins de 30 secondes (faut croire que c'est faisable de changer de combinaison pour le corps, de jupons, de robe, de perruque et de chaussures en une demie-minute! O_o). Elle nous désigne la tables des accessoires et le poste du régisseur1. Nous croisons le régisseur et Rosina, qui arrive, armée de sa bouteille d'eau (essayez voir de croiser un chanteur sans sa bouteilles d'eau), pour faire quelques vocalises. Waaaaahou c'est trop top l'ambiance ici!!!
    Nous montons dans les loges, voyons les maquilleuses s'occuper des deux danseuses, qui figureront les deux anges. C'est sympa, on plaisante, on papote, et notre dadame doit essayer l'un des faux nez, qui lui donne une tronche de mister Bean (alors qu'en vrai, elle est très jolie!) On passe plus loin du côté des couturières, on monte encore pour arriver dans le studio de danse et salle de répétition pour le choeur et on s'engage par petits groupes sur la passerelle qui sert à actionner les décors. Ouh! C'est haut! On redescend, tout en bas, sous la scène, où on croise le premier cor de l'orchestre. Dadame guide lui demande de nous jouer quelque chose, et le petit Italien, bonasse, commence à nous présenter son instrument. Nous, on se regarde perplexe: on est des musicologues, pas des petits mioches de primaire! Dadame éclate de rire et lui explique à qui il donne ses explications. Il se marre et part dans un délire, sur les canards. Arrive son collègue, qui joue lui du cor naturel, et qui est italien aussi. Et ça par dans les blagues de musiciens (même princique que les blagues "normales", sauf que les belges sont des altistes et les blondes des flûtistes, et que le cadre des histoires se déroule  dans un orchestre.) Et mince de mince, j'apprends que les musicologues, eux, cumulent: premier prix de touristes, ils alignent à la fois les belges et les blondes à leur palmarès. Rôh!
    Pour nous, la visite est terminée, on sort manger un morceau. Par soucis, d'économie, j'opte pour une baguette. 1,60 pour un souper (même que ça me suffira encore pour le déjeûner et le dîner du lendemain!), ça défie toute concurrence. Et ça me rappelle le voyage de bac à Berlin... *soupir*
    L'opéra, "Il barbiere di Siviglia", non pas celui de Rossini, mais celui de Paisiello, est très féerique, dans le style de ce metteur en scène qui aime plonger le spectateur dans un univers phantasmagorique. C'est très réussi, Rosina a une voix de ouf, les chanteurs font rire avec leur faux-corps tout gras. On est tout en-haut, au dernier rang, on en aurait presque le vertige. Et qu'est-ce qu'on rigole! les petits anges avec leurs antennes lumineuses qui font doïng! doïng! lorsqu'ils trotinnent, Le comte d'Almaviva qui mime sur un piano bancal violet ce que joue l'orchestre... Magnifique!
    On a loupé notre train de justesse. Groumpf! Alors on va boire un jus au café de la gare. Au moment de payer, Gaëtgaët demande combien, et le p'tit Zappenzellois sort un billet de 10 en attendant que Gaëtgaët aie payé sa consommation. 20,20.-. Gäetgaët paie, le serveur part, et notre Zappenzellois est là, ses 10 balles dans la mains, ahuris, regardant tour à tour le serveur qui s'éloigne et nous, qui nous fendons la poire. Enfin, ça lui fait tilt! et il regarde Gäetgaët: "Mais che voulais payer!" Il est marrant notre petit Zappenzellois. une fois, il a expliqué gravement à Alicja que "ma collocataire a cuit." O_o (elle avait donc cuisiné, mais comme en allemand, on dit Kochen pour cuire et cuisiner...).
     
    1Le régisseur est la personne-clé du spectacle, chargé de donner tous les top, aussi bien aux chanteurs qu'aux machinistes ou accessoristes (j'veux faaaaaaaaaaaire!)

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  • [ j'vous raconterai tout ça...

    quand j'aurai le temps!
    ]


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  •  Elles sont là! Elles sont là! Là! Là! Làààààààààààààààààà!!!!
    Mon nabricotier a donné le jour à la première petite fleur d'une blancheur immaculée hier en fin d'après-midi. Et deux autres ont suivi aujourd'hui. L'arbre est comme couvert de perles rouge-rosées. Et dans quelques mois, les abeilles butineront autour des gros fruits d'un orange juteux et sucré.


    Sinon, j'ai presque terminé la rédaction de mon séminaire sur le cours de Caspar David Friedrich, que j'ai intitulé "Les dioramas de Caspar David Friedrich: Rencontre entre la peinture et la musique" 15 pages, une (quoique, le plus dur aura été de se limiter au 15 pages... j'étais partie pour une thèse de doctorat, moi!!!) Bref, un travail très chouette, c'est finalement pas si mal d'avoir plus ou moins carte blanche pour le sujet, qui devait juste avoir un rapport avec le peintre Friedrich, bien qu'au tout début, j'ai trouvé assez flippant de consulter tous les grands catalogues d'histoire de l'art, genre VKK, et de ne rien trouver, mis à part 2-3 petits ouvrages. Un nombre pitoyable! Mais finalement, mon intérêt pour ce sujet, complété par quelques visites d'expos bienvenues (Centrum Paul Klee: Klang&Rythmus) et pas mal de connaissances de base sur des peintres tels que Paul Klee justement, mais aussi Vassili Kandinsky ("Der Gelbe Kang") et des compositeurs comme Alfred Schnittke, Alexandre Skriabine, Arnold Schönberg et Richard Wagner m'ont aidé à expliquer la relation entre la peinture et la musique dans ces quatres tableaux de Friedrich.
    Et puis ça m'a permis de me plonger dans l'univers de pythagore et Aristote, avec leur théorie de l'harmonie universelle, leurs petits calculs savants et leur théorie de rapport entre les sons et les couleurs. Et de comprendre peut-être un peu mieux ce que je dois faire lorsque ma prof de piano me dit, à propos d'un passage en si mineur: "Mais tu n'as qu'à jouer ça comme du violet!" (sous-entendu: c'est quand-même pas sorcier, non?!)
    bibliographie quasi inexistante... Petit Poire a dû s'agiter drôlement les neurones pour remplir 15 pages

     A midi, j'ai trouvé des crevettes que j'ai roulées dans un peu de farine et de sésame et frites dans un peu d'huile et de sauce soja. Avec du riz tricolore et quelques zestes de citrons, ce fut fort bon! Et c'est du super-rapidos. Le plus long c'était la salade (mais là j'ai délégué ^^).

    Je suis restée cloîtrée dans ma chambre, pliée en quatre devant mon pécé, le dos tourné au soleil, à boire une tasse de thé par heure et à faire une dizaine de minutes de piano à chaque passage aux ouatèrclauzettes. Et quand enfin je suis sortie avec les chiens, un gros bouvier balourd ma poussé dans une grosse flaque d'eau boueuse en voulant me faire des câlins. Et mes Kickers qui ne tiennent plus une seule, unique gouttelette d'eau!...

    Les quatre paragraphes, je vous les ai composé dans l'ordre en fa, do, ré et la... et là, je vous avoue être surprise: sans le savoir, j'ai "écrit" le début d'un cycle de quintes auquel il manque juste le sol (fa-do-sol-ré-la-mi-si)! Alors une touche de violet pour représenter le sol!

    [ Photos piquées ici et .
    Et si jamais vous cherchez de belles images appétissantes de crevettes chez l'ami Gougueule Image, tapez au pluriel, sous peine de vous retrouver nez à nez avec un tas de photos de crustacés en gros plan certes très intéressantes, mais absolument pas apétissantes ]


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  • 21h25.
    Je suis seule dans le bus Veyrier/Douane - Gare Cornavin.
    Vogt et Pergamentchikov me racontent un Brahms qui m'échappe.
    Lumière blaffarde et pâle des néons qui fonctionnent mal.
    Les lampadaires que nous dépassons éclairent de leur lumière furtive des yeux trop brillants. Inlassablement.


    21h44.
    Dans le hall de la gare, beaucoup de monde. Des gens qui sourient, se retrouvent, s'embrassent, se parlent, se disent je t'aime, rient, s'enlacent, se font signe, courent, regardent leur montre, se disent aurevoir, tirent des bagages...
    Pas de train pour Neuchâtel à 22h13.
    Plus de train pour
    rentrer.
    Ma veste est trop légère.
    Train pour Lausanne à 22h45.
    Il est 22h45.
    Les portes claquent derrière moi.


    22h10.
    Schumann me chuchote de vaines promesses. Pas pour moi. Plus pour moi.

    Le train est vide.

    Les mots de Bori résonnent dans ma tête.
    Mes larmes reflètent sa tristesse...
    "I say it to you friendly. I'm not your teacher. Please, remember what I said..."

    Mon moleskine avale ces émotions trop brûlantes, trop désordonnées.

    22h30.
    Quelque rares voyageurs lisent le journal sur la banquette en bois du hall de gare de Lausanne.

    Correspondance pour Neuchâtel dans 15 minutes.
    Violoncelle et piano... comme un chant d'adieu.
    Une femme passe, blonde, minijupe, jambes laides, sans bas, escaprins talons-aiguilles.

    Je voudrais m'endormir et oublier.

    23h10.
    Le paysage nocturne défile comme un songe.

    un train grouillant de monde en effervescence.
    L'air est chaud,
    irrespirable.
    Les minutes s'écoulent lentement sur le cadrant de la montre de père de famille qui me fait face.
    Je ne comprends pas les rires de Milhaud...

    23h37.
    Bleu et gris sous des néons aveuglants.
    Un couple se chuchote des douceurs au creux de l'oreille.
    Odeur de kebab imprègne tout le train.
    Graffitis
    gravés sur la vitre et le tissus.

    23h40.
    L'air frais me claque au visage.
    Je prends une grande goulée d'air, les larmes fusent.
    La
    culpabilité me noue la gorge.
    Je veux l'avaler, elle résiste.


    00h10.
    Dans le noir.
    Les doutes m'assaillent.
    La peur est un monstre terrifiant.
    Je voudrais fuir.
    Me fuir...
    Des cris étouffés dans l'oreiller.


    °o0oo



    Bach. Prélude et fugue travaillé lentement, calmement, bien au fond des touches.
    Les aiguilles courent sur l'écran, mon jeu se fait plus fluide, la sensation de la touche, si dure et si douce à la foi, me fait sourire.


    Schubert. le métronome, débarassé de l'épaisse couche de poussière qui le recouvrait, émet son joyeux tic-tac à 102. Moderato. Jouée lentement, la sonate se révèle être riches de sentations physiques très agréables. Un simple passage du pouce devient un plaisir tactile. Mes doigts s'amusent, cherchent le contact chaleureux du bois. Des frissons de joie dans la nuque.


     


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