• Vivre à la folie

    C'est beau, et pourtant... pourtant. Il y a quelque chose de creux, comme un vide, malgré cette plénitude de la semaine qui se termine.

    En repensant à cette semaine, et plus particulièrement à ces derniers jours, j'ai presque les larmes aux yeux. Hier matin, levée de petit matin (puisque les mardis je dois de toute manière emmerger à 05h15, autant que ce soit pareil tous les matins!), Il est 06h00. Les doigts virevoltants à perdre haleine dans mon univers tout de noir et  de blanc.
    Je suis heureuse.
    Mon étude de Chopin ne voulait pas progresser
    Le passage difficile ne voulait pas couler comme il faut
    Ma vue était brouillée de larmes de rage et de désespoir
    La certitude de ne pas y arriver me nouait la gorge
    Les doigts blessés par les pivotements rapides laissaient une timide trace de pourpre sur le blanc immaculé de l'ivoire
    Les oreilles bourdonnaient , le sang martelait dans mes tempes, trop peu dormi
    Un début de tendinite au poinget droit me coupait le souffle

    Mais je suis heureuse.
    Heureuse dans ma souffrance. Suis-je totalement maso??!!



    Trois heures plus tard, il faut que je fasse une pause. J'ai des lancées dans mon poignet qui vont jusqu'à la nuque. Je n'arrive carrément plus à tenir un verre d'eau avec la main droite. c'est grave docteur? Je prends mes chiens, mon écharpe, mes gants colorés, ma bible et je m'évade. Roulée en boule sur un banc public bancs publics, bancs publics, en s'fouttant pas mal du regard oblique des passants honnêtes, je prends les premiers rayons d'un soleil qui peine encore un peu à traverser le brouillard. J'aime bien le brouillard, on dirait que la nature est plus silencieuse quand elle est ainsi enveloppée dans son voile opaque. Et je feuillette dans ma vieille Bible pendant que les clebs zigzaguent la truffe scotchée au sol. Après quoi il faut rentrer, travailler encore et encore. Aussi mon violoncelle.



     A midi, je n'ai pas le temps de manger. Pas grave: je fais un grève de la faim. Pour entre à nouveau dans mon pantalon d'hiver pour des raisons que j'expliquerai dans un autre billet. Mon Manu, 10 kilos de partoches, 3 bouquins à rendre à la BPU et mon "Carl Dahlhaus, Richard Wagners Musikdramen" et hopla-boum, me voilà dans le bus, Manu serré contre moi avec une main et mon Wagner dans l'autre, à dévorer l'analyse de Lohengrin. Je lis en montant au conservatoire, je lis en descendant les escaliers vers ma salle. Une petite gamme, une étude et une suite, quelques rires et hop, direction BPU, rendre une partie de ma PAL.
    Devant le lycée, je croise mon ex-violoncelliste Matthias. Ca faisait un bail. Et je reste toujours aussi ravie de son sourire si vrai, si évident. Il m'apprend que le concert de Noël des lycéens était mercredi passé.
    Carramba! Encore raté! (Alle Jahre wieder....)
    A la biblio, je dois encore payer un retard de 3 jours. Groumpf. (ah bah, on pourra me citer parmis les mécènes de la BPU!!) Et zou, back to my loved music school (yes, indeed!). Juste le temps de me chauffer sur ce BIP! de piano à queue Yamaha avant que profinette ne passe le seuil: "L'étude de Chopin, steuplé". Mes progrès la mettent de bonne humeur, elle va jusqu'à dire " Mais ça a bien progressé, Lavinie. Je trouve que ça ira très bien pour l'audition. Wha!!! Chuis donc un génie!! (Ou alors elle ose rien dire parce que j'ai été d'un zèle remarquable, à commencer de bosser mon Chopinou dès 06h00 tous les matins). En attendant, je me mords les doigts d'avoir trop bossé. J'ai aucune envie de la faire, moi, cette grmbl d'audition.




    Il fait beau, le soleil, noyé dans la brume, envelopppe les rues dans une lumière orangée. Les enfants, bonnets et mouffles multicolores, rentrent en riant de l'école. Je me fait un petit thé, encore un peu de Chopin, et puis du Bach, pour décompresser.



     Et c'est reparti. A la Mig', acheter tout ce qu'il faut pour une fondue. Une soirée d'adieux et remerciement pour Emma. Mais il n'est pas au courant. C'est galère, j'arrive à la Mig' 10 minutes avant la fermeture, je ne sais pas combien on sera à souper, et puis, j'ai pas eu le temps d'acheter du vin blanc. Bwarf. Heureusement, il y a Raphael, qui cueille Fabienne pour vite aller au Coopshop à vélo. Acheter de vin, et aussi du pain et du fromage en plus. Parce qu'on est plus que prévu. C'est le bonheur, ce Foyer grouillant de monde. Des visages qui l'ont déserté depuis parfois longtemps. Les revoir là, tous réunis autours d'une grande table, à plonger les fourchettes dans le caquelon à qui mieux mieux me rappelle le bon vieux temps. Et comme je suis dans le genre vachement boucou nostalgique, j'en suis tout chose. Une carte circule discretos sous la table. Le stylo coule, c'est effroyable.
    La meute sort pour une partie de foot, tandis qu'avec Estella nous préparons le "gâteau": des oranges placées dans un plateau rond, sur lesquelles sont piquées des bougies, et des chocolats dans les interstices. Et la magnifique carte. Les gens reviennent, mettent de la terre partout, on éteint les lulmières le plateau fait son entrée et vient se poser devant un Emma interloqué. Ca le fait bien rire.
    Et on bouffe des oranges avec du chocolat.




    Quelques parties de loup-garou assez sanglantes, et comme toujours, très injustes (oui mais non, me faire tuer hopla-boum la première nuit, j'apprécie moyen) et les jeunets rentrent faire dodo. Sauf Mathusalem, Emma, Rebell et moi. Il est 02h00 du mat', Emma regarde la Naissance de Vénus de Botticelli en tirant une drôle de tête, Rebell est affalé sur le lit à imiter les battements du coeur (il a vu ça cet aprème à la fac), Mathusalem me lit des citations désobligeantes sur les femmes et moi je lis dans un bouquin de diététique.




    It's just life



    °°°°°°°°°°
    mood: Fatiguée/fatiguante
    musique: Muse
    Envie: dodo


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :